WiFi, une technologie attrayante à ne pas utiliser n’importe comment.

I.Introduction

Pour certains, Wifi semble la solution à tous leurs problèmes, j’ai eu l’occasion de lire certains articles dans lesquels quelques DSI annoncaient être déçu de cette technologie en laquelle ils avaient aveuglément confié leur avenir.
Mauvaise technologie ou mauvais choix ? Loin d’être à la hauteur des prétentions publicitaires des constructeurs, Wifi reste sans doute une technologie d’avenir par sa souplesse d’utilisation et l’accès à la mobilité qu’il procure.
Nous allons voir dans cet article comment ne pas utiliser Wifi de sorte à l’utiliser au mieux, comment éviter de mauvais choix.

II.WLAN, le LAN de demain ?

Un WLAN (Wireless LAN) est un réseau totalement différent d’un LAN, dans le fait qu’ils n’utilisent pas du tout le même médium. Le premier utilise l’air (en principe), le second le cuivre. Fondamentalement ceci change tout, alors que le fil relie l’ensemble des individus en relation pour une distance donnée, alors qu’il définit un ensemble restraint d’utilisateurs l’air ne fait rien de celà. Les conséquences sont d’importance, car quelle que soit la distance, vous ne savez pas si votre destinataire vous reçoit : la communication de proche en proche est possible sans pour autant qu’elle le soit de bout en bout.
De sorte à garantir autant une communication de proche en proche que de bout en bout, les réseaux Wifi utilisent généralement une architecture centralisée autour d’un AP (Access Point) [on parle alors de mode infrastructure]. l’AP joue le rôle l’élement concentrateur, toutes les communications passent par lui et il les ré-émet vers le destinataire. Cette solution offre deux avantages : considérer le WLAN comme le réseau formé par l’ensemble des éléments joignables et pouvant joindre l’AP, permettre de connecter le WLAN à un réseaux de type LAN par exemple en un seul et unique point. Le premier avantage fait donc du WLAN un ensemble restraint d’utilisateurs, le WLAN est de ce fait assimilable à un LAN en terme structurel.
Toutefois, la conséquence est de taille : alors que dans un LAN, la donnée passe de l’émetteur au recepteur de façon directe, dans un WLAN avec AP, la communication s’établit entre source et AP puis entre AP et destinataire. Il en ressort que la bande passante pratique offerte par un équipement Wifi et bien en deçà de celle vendue en théorie. Toute trame doit être émise, puis ré-émise, deux conséquences à celà : pour transmettre 1 Ko, vous emettez en fait 2 Ko, pour transmettre 1 ms de données vous emettez en réalité au minimum le double de temps.Ajoutons à celà que l’efficacité du WLAN est de l’ordre de 60% dans de bonnes conditions d’encombrement et d’une bande passante de 11Mbits, il vous reste 3 à 4 Mbits.L’augmentation du temps d’émission implique des risques de collisions plus forts du fait d’un nombre de quandidats à la transmission en augmentation au fur et à mesure que le temps s’écoule.

Les collisions sont elles aussi un phénomène non négligeable d’un WLAN, alors qu’un équipement sur un LAN, est capable de les déceler en moins de 64 octets émis, un équipement sans fil, rendu sourd par sa propre emission, ne pourra les déceler qu’en l’absence de réponse de son destinataire.Cette nuance entraine une perte concidérable de temps car l’emission peut etre longue. Elle induit, deplus, des contraintes quant à la gestion des dites collisions.
Ainsi, le mode de fonctionnement dit CSMA-CD ne peut être utilisé au bénéfice du CSMA-CA. Son but n’étant pas de découvrir les collisions, mais de les éviter (sans pour autant les empécher) il implique une gestion plus lourde et moins fiable basée sur l’écoute de l’emetteur et/ou centralisé par un AP autorisant les emissions.Dans tous les cas, cette gestion entraine une perte importante de bande passante utile et amène à une rapide saturation du réseau directement liée au nombre des emetteurs.
Outre le problème du nombre d’emetteurs, les collisions peuvent être engendrées par bon nombre d’équipements électriques, comme un simple four à micro-onde opérant sur des fréquences proches. La communication peut être ainsi rompue momentanéement.
En conséquence, un WLAN doit être considéré comme un réseau moyen débit dans lequel le nombre d’utilisateurs doit être faible. Il en découle que l’utilisation de Wifi pour relier des équipements de bureau au sein d’une même pièce n’a de sens que pour des raisons de commodité et à la condition de restraindre fortement le nombre d’équipements.Autant dire que si la solution à un sens à titre personnelle, elle ne peut s’entendre dans un cadre professionnel.

III.Alors pourquoi utiliser un WLAN ?

La notion primordiale pour un WLAN est celle de mobilité. Cette technologie offre quelque chose de plus qu’un LAN : la possibilité de ne pas avoir de fil, celle, donc, de se déplacer.
Pour cette raison, WLAN est une solution adaptée aux ordinateurs portables, à condition toutefois que ceux-ci soient des ordinateurs mobiles, c’est à dire utilisés comme tel, j’entends ici qu’ils ne s’utilisent pas en lieu et place d’un PC de bureau comme il en est la mode. La cible est donc l’ordinateur d’un commercial par exemple qui, rentré de clientelle, utilisera le réseau pour une synchronisation, la messagerie… Wifi lui simplifie l’entrée sur le réseau, son bureau peut alors être totalement mobile.
Wifi est aussi adapté à des équipements communicants peu et plutôt fachés avec la connectique comme il en est pour les PDA.Enfin, il est adapté aux accès restraints à l’Internet pour lesquel 3Mbits est d’importance. Ainsi Wifi est peut être utilisé dans des lieux publiques pour un accès à l’Internet. Il offre une utilisation et mobilité confortable.

Il arrive que la mobilité prime sur la qualité du service, c’est par exemple la cas pour des relevés de prix en grande surface ou pour le suivi de patients en hôpital. Alors Wifi est une solution, car l’utilisation de câbles s’avère impossible, le WLAN, malgré ses faiblesses devient la seule alternative.

Par conséquent, Wifi doit être choisi uniquement parcequ’il apporte quelque chose de nécessaire par rapport à un LAN. S’il n’apporte rien d’autre qu’un interet financier son choix sera à coup sûre une erreur. Contrairement à un LAN, un WLAN n’est que très difficilement modifiable et évolutif, les erreurs stratégiques ne se corrigent que par une refonte structurelle complète.

IV.La vitesse avant tout !

Comme je l’ai expliqué précédemment, le débit en WiFi n’est qu’une notion assez théorique certe, en mode ad-hoc avec seulement deux équipements, dans de bonnes conditions, les limites théoriques sont accessibles mais dans un cas réel nous en sommes loin.Retenez qu’en mode infrastructure, il ne vous reste que 30% de ce que l’on vous a promis.
Dans le cas d’un LAN à 10Mbits, vous travaillez en full duplex (emettre et recevoir en même temps) avec une bande passante efficace d’environ 80%, alors vous pouvez atteindre un maximum de 20Mbits*0.8 = 16Mbits transférables par seconde. Les 3Mbits transférables sur un réseau WLAN ne représentent donc que 20% des capacités d’un LAN.
Dans ce cas, les offres 54Mbits, 22Mbits au lieu de 11 sont alléchantes, mais attention, dans le cas de réseaux LAN, 10, 100 Mbits la cohabitation est très bonne alors qu’il en est tout autre pour les WLAN.En effet, l’air étant un médium ouvert, il n’est pas possible d’utiliser toutes ces technologies en même temps.Même si 802.11g s’annonce compatible avec 802.11b, au sein d’un WLAN les équipements devront utiliser le protocole de celui qui peut le moins pour tous s’entendre. Les offres 22Mbits, quant à elles ne sont pas normalisées et ne peuvent fonctionner que si tous les équipements sont de la même marque (ou compatibles). L’arrivée sur le WLAN d’un équipement incompatible va imposer à l’ensemble du réseau un retour aux 11Mbits.
La distance joue un rôle majeur dans les débits, si 30% est une sorte de maximum, les performances peuvent être bien en deçà, au bout de quelques dizaines de mètres (en environnement cloisonné) le débit s’écroule et ce phénomène est d’autant plus important qu’un problème de communication sur un seul équipement aura des répercutions indirectes sur l’ensemble du réseau. Je m’explique : le débit est moindre, non pas que la bande passante est réduite mais du fait que le temps de communication est plus long, il en résultera une charge superflue du réseau pénalisante pour tous puisque face à la charge les performances gobales diminuent.

V.Et la sécurité dans tout ça ?

Contrairement aux idées reçues, l’utilisation de Wifi, n’entraine pas de risques pour la sécurité de votre réseau. Toutefois, il faut veillez à correctement configurer vos équipements.
Wifi intègre son propre système de cryptage (WEP) dont certe les premières versions n’etaient pas optimum mais dont les problèmes sont maintenant corrigés. De ce fait, l’écoute du réseau ne permet pas sa compréhension. Evidemment, pour que ceci soit valable, il faut que les clefs utilisées soient secrètes. Si vous utilisez des clefs évoluées, que vous les changez régulièrement votre réseau sera à l’abrit d’une utilisation indésirée comme d’une écoute.
Toutefois, un réseau Wifi doit toujours être concidéré comme un point d’entrée potentiel, le WLAN est en quelque sorte une DMZ et doit être traité comme telle car vous ne pouvez par en interdire l’accès physique. Les solutions dépenderont de ce que vous avez à protéger, elles passent par l’utilisation de communications VPN entre WLAN et LAN par exemple. Il est aussi possible de filtrer les informations et machines ayant autorisation sur les deux réseaux.
Comme souvent, l’utilisation d’une technologie qui apporte du confort aux utilisateurs fait prendre des risques aux administrateurs, mais il ne faut pas que ces derniers oublient que c’est justement, et avant tout, pour le confort des utilisateurs qu’ils doivent oeuvrer.

VI.Wifi pourquoi encore ?

Autre cas d’utilisation et non des moindres : la liaison distante entre batiments. Il est en effet peu honéreux d’utiliser la voie des airs pour relier deux batiments distants Wifi est une solution interressante car les équipements sont très compétitifs et offrent un haut débit en évoluant rapidement.
Wifi est alors utilisé en mode pont, c’est à dire que seuls deux équipements vont être à même de communiquer sur le WLAN créé. De ce fait, il n’y a plus de problèmes d’échanges centralisé, et très peu de risque de collisions. La bande passante effective en deviens meilleure, de l’ordre de 60 à 70% des limites théoriques.
Les antennes utilisées seront directionnelles pour garantir une meilleure sécurité et permettre le parcours de distances plus grandes. Ainsi les deux bouts peuvent être distants de 1Km dès lors qu’ils sont à vu. Dans tous les cas je vous conseille fortement un essai avant installation pour être sûre que la solution est viable.Plus la distance sera élevée et plus vous aurez le risque d’avoir des problemes.
Attention, Wifi utilise des fréquences dans la gamme des micro-ondes, de ce fait, la communication est sensible à l’humidité, la présence de nuage, la pluie et le brouillard influent sur les performances du WLAN.

VII.Pour finir

Cet article ne se veut pas exhaustif sur le sujet, il regroupe quelques réflexions et expériences liées à Wifi. Sont but et de vous apporter quelques informations supplémentaires qui, je l’espere, vous permettront de prendre de bonnes décisions. J’espere in finé lire moins d’articles relatant de mauvaises expériences liées à Wifi et duent à la méconnaissance de cette technologie pourtant banale.

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